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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 20:27

Une très bonne émission audio de France Inter du 16 mai dernier est revenue sur les pressions de l'industrie pharmaceutique et comment celles-ci s'exercent sur les médecins et les dirigeants politiques, au détriment des patients qui en  sont  évidemment les premières victimes.

 

Après avoir écouté cela, tout un chacun comprendra l'absurdité totale de ceux qui, pour tenter de plier tout débat, cataloguent des mouvements citoyens comme le nôtre de "lobbies anti-vaccins".

 

Ecouter l'émission "Là-bas si j'y suis" DORER LA PILULE (Daniel Mermet):

 

 


« Il est aujourd’hui quasi impossible de faire l’histoire de la médecine sans faire l’histoire en même temps du lobbying et en particulier des pressions de l’industrie pharmaceutique. Depuis Pasteur à peu près, il me semble à peu près aberrant de faire l’histoire de la médecine sans prendre en compte les pressions économiques, les orientations, les manipulations qui ont redéfini et inventé d’une certaine façon la médecine, à la fois au détriment des médecins et des patients. » Roger Lenglet, philosophe et journaliste d'investigation, auteur de "Lobbying & Santé" aux éditions

 

« L’omniprésence de l’industrie pharmaceutique oriente jusqu’à la formation initiale des médecins, ensuite la « formation continue » entre guillemets parce que c’est essentiellement des colloques dans des conditions très confortables et qui ne sont pas d’une finalité très claire. Ce qui est une manière pour l’industrie pharmaceutique, même à travers les restaurants et des choses comme ça, les spectacles payés durant l’année etc,  de maintenir des bonnes relations avec les médecins, et donc de les rendre plus confiants quand on les aborde sur des questions de prescription, sur les vertus des médicaments etc et donc on a véritablement là un enfarinage appelons-ça comme ça, une manière de rouler vraiment les médecins à travers une relation de confiance et en fait de penser à leur place et le plus possible finalement les empêcher de penser. » Roger Lenglet.

 

« Aujourd’hui, le médecin, et déjà depuis de nombreuses années, est formé pour devenir un prescripteur de médicaments. On a même aujourd’hui une médecine qui fait très peu d’investigations cliniques (les fameux gestes de palpation et autres et d’interprétation des signaux du corps). Le médecin ne le fait plus ou quasiment plus, il prescrit des médicaments et en fonction des résultats des médicaments, il va varier les prescriptions ensuite, c’est ce qu’on appelle quasiment un « diagnostic médicamenteux » et ça, c’est tout à fait symptomatique de la réinvention par l’industrie pharmaceutique de la médecine et de la formation des médecins qui, aujourd’hui,  dès leurs premières années de formation médicale et ainsi que dans la formation continue, sont préparés à être des distributeurs de médicaments.

 

Dans la formation du médecin normalement, on devrait inclure le recul critique, savoir exercer un regard critique sur les informations qui proviennent des laboratoires pharmaceutiques et qui passent par la presse professionnelle (le Quotidien du Médecin entre autres).

 

Les médecins ne cherchent pas, la plupart du temps, à avoir une contre-expertise indépendante. Ce dont ils ne se rendent pas compte, ce sont les conditions de consensus qui sont mises en place par les laboratoires, qui sont entretenues et qui permettent derrière, de maîtriser toute leur information. » Roger Lenglet.

 

« L’industrie pharmaceutique, c’est une puissance financière que la plupart des Français n’imaginent pas (2000 milliards d’euros de capitalisation boursière) et qui font de cette industrie, avec les banques, les assurances et les grandes compagnies de distribution, les valeurs majeures de la bourse. Quand on est naïf, on a la surprise de constater que le pétrole, c’est puissant mais c’est en-dessous, l’électronique, la mécanique, c’est très loin derrière, les avions, les voitures, c’est en queue de peloton. 

 

Le but de l’industrie, ce n’est pas du tout qu’il n’y ait plus de malades, c’est qu’il y en ait de plus en plus. Le jour où il y aura plus de malades du tout, il n’y aura plus d’industrie. » Pr Philippe Even, Directeur de l'Institut Necker.

       

 

« Il faut absolument encadrer et limiter le lobbying, en limiter et en contrôler les activités au plus près, de façon à remettre la démocratie sur ses pieds et à empêcher les collusions qui sont en fait des relations de corruption entre les élus ou les membres du gouvernement et les grandes industries. C’est vrai que pour les Ministères par exemple, il faut absolument faire le ménage, il n’est pas normal qu’il y ait un tel pantouflage. Il y a des gens qui viennent de l’industrie pharmaceutique en l’occurrence et qui repartiront ensuite dans l’industrie pharmaceutique, après avoir pris des décisions qui concernent ces industries. » 

 

« C'est-à-dire que d’un côté, on a un discours public, on gère les crises sanitaires comme des crises de communication et par derrière, on continue à développer des marchés et une législation favorable à l’industrie pharmaceutique. Mais personne n’est là pour défendre l’intérêt général. Il va bien falloir appeler un chat, un chat et désigner un certain nombre d’activités du lobbying qui relèvent bel et bien du trafic d’influence et de la corruption. »

 

Roger Lenglet.

 

 

 Pour aller plus loin:

 

- Lire l'interview "Lobbying & santé" de Roger Lenglet sur le site Adéquations.

 

- Ecouter cette courte interview intéressante du Pr Philippe Even:

 

 

 - Ne manquez pas non plus l'émission "Les vendeurs de Maladies" (France 2)

 

 

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